Les ancêtres

Publié le par françois du castel


                            Les ancêtres.

 

 

 

Les descendants de la Ligue hanséatique

 

 

  Dès le XIIe siècle, les marchands de l’Allemagne du nord installent des comptoirs en  Baltique et en mer du Nord pour favoriser leur commerce. En 1241, les deux villes indépendantes de Hambourg et Lübeck réunissent leurs intérêts commerciaux et leurs comptoirs de Dantzig et de Riga. Ainsi commence la Ligue hanséatique.

  L’apogée de la Hanse se situe au XIVe et XVe siècle. C’est durant ce dernier siècle que Hans Sillem se manifeste à Hambourg parmi les marchands qui ont su prendre place dans le négoce en Europe du nord. Son nom hollandais laisse suggérer que sa famille serait venue des Pays-Bas pour s’installer dans la cité florissante de Hambourg.

  Hans meurt en 1565 après avoir subi les conséquences de la crise que traverse la Hanse à la fin du XVe siècle. Christophe Colomb a débarqué aux Bahamas en 1492 et, le XVIe siècle voit se multiplier les « grandes découvertes » De nouvelles puissances maritimes s’affirment, l’Espagne et le Portugal, avant l’Angleterre qui s’oriente vers le commerce avec l’Amérique du nord.

  Hambourg, qui n’est pas équipé en vaisseaux de haut large, reste à l’écart des nouvelles découvertes.. Mais la « guerre de trente ans », qui oppose, de 1618 à 1648, le Saint Empire romain germanique aux princes protestants allemands, perturbe le commerce en mer Baltique et conduit à la ruine les villes de la Hanse.

  Les descendants de Hans Sillem ont su s’adapter à ces évolutions. A la fin du XVIIIe siècle, lorsque la Révolution française va bouleverser l’Europe, Hieronimus Sillem, le descendant direct de Hans, est un négociant réputé et un notable de Hambourg..

 

 

L'expulsion des jésuites en Espagne

 

 

  Au cours du XIIIe siècle, l'Inquisition s'est installée en Espagne, avant de se répandre dans toute la chrétienté. L'Église catholique croit trouver dans cette riposte brutale un moyen de réaliser le rêve humain de la pureté.

  Dans le royaume d'Espagne, au début du XVIe siècle, Isabelle la Catholique a repris le contrôle de la péninsule et rejeté la longue présence ottomane, qui avait enrichi l'Andalousie de sa culture raffinée. Les juifs à leur tour, et malgré leur rôle majeur dans les activités commerciales, connaissent le même sort et beaucoup se retrouvent à Salonique.

  Le règne des Bourbons, qui commence en 1700, ne met pas fin à l’intolérance espagnole et Charles III décrète l’expulsion des jésuites en 1767. Le pouvoir temporel, en Espagne comme en France, accepte de plus en plus mal la place que s'est taillée l'Ordre, grâce à l'Inquisition.

  Avec les jésuites, toute une population se trouve condamnée à l'exil. C'est le cas notamment du « jésuite laïque » Benito Mojon, qui exerce la haute fonction de « coadjuteur », c’est-à-dire d’évêque adjoint, et qui est aussi un chimiste réputé, à l’Université de Tolède.

  Dans l’Italie alors divisée entre principautés rivales, le gouvernement aristocratique qui règne à Gènes n’hésite pas à marquer son indépendance vis-à-vis du pouvoir romain en acceptant certains expulsés. Mojon est ainsi accueilli dans l’université pour conduire divers travaux en chimie pharmaceutique, il fonde en 1772, via di Fossatello, la pharmacie Mojon, qui restera célèbre jusqu’à sa disparition sous les bombardements alliés en 1943.

  Une pharmacie est alors aussi une fabrique de produits chimiques constituant ces médicaments. Le pharmacien a été admis comme citoyen de Gènes en 1784 et a retrouvé en 1788 un enseignement universitaire Ses publications en pharmacopée deviendront célèbres.

  L’émigré a épousé une italienne issue de la bourgeoisie locale, Paola Maria Camusso da Novi, en 1770. Le ménage aura quatre fils, dont le quatrième Benoit naît en 1781.

 

 

Les principautés italiennes

 

 

  Dans la péninsule italienne, à la fin du XVIIIe siècle, une aristocratie querelleuse a pris le pouvoir et la bourgeoisie commerçante a quelque mal à faire valoir ses intérêts. Il s’en suit un certain mouvement de personnes d’une principauté à l’autre .

  C’est le cas de la famille Milesi qui vit à Bergame, en Vénétie, et dont les activités se sont étendues du commerce de bestiaux et de minerai de fer au transport de biens. Mais la Vénétie est en lutte permanente avec l’empire ottoman. Aussi, dans les années 1780, les Milesi quittent-ils Bergame pour s’installer à Milan. La Lombardie est depuis 1714 sous le contrôle de l’Autriche, ce qui n’est pas défavorable aux affaires. 

  La situation des Milesi est assez florissante et le fils, Joannes-Baptiste devient trésorier du duché de Milan en 1784.

  Quelques années plus tôt, il a épousé Hélène Viscontini, descendante d’une bonne famille milanaise. Celle-ci est influencée par les idées du « siècle des lumières », appelées ici « illuminisme ». La forme italienne du jansénisme apporte aussi une réplique au conservatisme des Jésuites. Dans le pays qui a vu naître la révolution de la Renaissance, les idées modernes ne peuvent que germer lorsque le terrain est favorable.

  Ainsi Hélène est-elle beaucoup plus ouverte que son milieu traditionnel. Elle tient salon et reçoit des personnalités illuministes qu’éclairent les écrits de Voltaire ou les propos de L’encyclopédie  de Diderot, mais qui sont encore loin de pouvoir trouver une forme d’action politique.

  Le couple Milesi aura cinq filles et un fils. Bianca, la deuxième fille, naît en 1790 dans un contexte déjà transformé.

 

 

Le château de Tédérac en France occitane 

 

 

  Au XVIIe siècle, l'autorité royale sur les territoires situés au sud du Massif central est encore loin d'être assurée. Aussi une expédition militaire est-elle chargée de prendre le contrôle de la ville fortifiée de Cahors dont dépend tout le Quercy.

  Certains notables se rallient à l'autorité d'Henri IV, soit par sympathie pour les idées de la Réforme qu'il continue d'incarner malgré son ralliement au catholicisme, soit par crainte de la domination espagnole. Parmi ceux-ci se trouve M. de Cavaignac, châtelain de Tédérac,  au nord-ouest de Cahors. Ce dernier a acquis une expérience dans l'emploi des explosifs, ce qui a permis aux troupes royales de s'emparer de la capitale du Quercy

et en reconnaissance le roi l’a anobli.

  Mais cette intervention ne lui vaut pas que des amis, quand le sentiment populaire n’est guère favorable à la royauté française et quand le châtelain marque un certain intérêt pour les idées calvinistes qui soufflent des montagnes. Aussi, de Cavaignac maintient-il au château la surveillance d’un corps de garde.               

  Lorsque s'affermit l'autorité du roi Louis XIII, la conversion de Cavaignac à la Réforme est dénoncée et, en 1622, le roi dépêche un de ses gardes du corps, Pierre Bordeaux, seigneur de La Sablonnière, avec une escouade pour vérifier la féalité du châtelain.

  Lorsque le gentilhomme se présente aux portes du château, de Cavaignac refuse de remettre la place au mandataire du roi. Il est renvoyé derechef à Tédérac avec un mandat beaucoup plus impératif et une escouade renforcée d’archers. De Cavaignac est contraint de changer d'attitude et il accueille la mission avec beaucoup d'égards et force victuailles, ce qui n'est pas sans flatter le gentilhomme garde du corps royal. Celui-ci établit un rapport qui souligne la féalité au roi du châtelain et minimise l'importance de son protestantisme. Finalement, la décision royale impose seulement de réduire le système de défense du château en rasant une corne d’un saillant .

   Par la suite, la famille de Cavaignac connaît une certaine dispersion, liée à l’abondance de la descendance et peut-être à l'hostilité du voisinage, comme à l'attrait de la grande ville et des métiers de la bourgeoisie. Une des branches va quitter le château de Tédérac et abandonner la particule et on retrouve au siècle suivant un descendant direct du châtelain habitant dans la ville proche de Gourdan, et non plus à Tédérac, et exerçant la fonction de magistrat auprès du Parlement de Toulouse. Parmi les 14 enfants du magistrat, son fils Jean-Baptiste naît à Gourdan en 1762.

 

Note. L’authenticité du récit est contestable.

 

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